La peur du succès?






Curieux!





La peur du succès. Ce que tout être normalement constitué aimerait avoir, le succès. Pourquoi en avoir peur?






Premièrement, parce que quelque part,on a fini par se complaire dans cette quête perpétuelle du succès. Si l'on est (ou pas) de nature négative, il est arrivé plusieurs de fois de se dire qu'on arrivera jamais à l'objectif fixé, de n'y croire qu'à moitié. Et dans ces pensées même ont résidé tout le long des raisons (jugées très suffisantes à 'époque) pour ne rien faire : "non mais ça ne sert à rien, dans tous les cas je ne l'aurai pas cet exam", "si tel n'est pas arrivé, combien de fois moi", "je ne suis pas assez X ou pas assez Y pour arriver à faire Z" et j'en passe...Alors, dans ces moments de profonds manques de confiance en soi, on a fini par ne rien faire. Pire encore, on a pu justifié l'échec précédent par "je le savais que je n'allais pas y arriver", ou pour se donner bonne conscience, le fameux "si j'avais fait X et Y alors j'aurais forcément eu Z". On se donne ici l'impression que le succès qui n'est pas le nôtre est quelque de voulu, on se donne l'impression qu'on a sciemment eu envie de ne rien faire. En vérité, on a été peureux, lâches, pas convaincus, trop négatifs, pour se lancer dans l'aventure, pour avoir --comme disent nos amis anglophones--, "a leap of faith", et ce, en nous même.

Deuxièmement, le succès appelle le succès. Et ça fait peur. Avoir du succès dans une quelconque entreprise (j'entends ici par entreprise un projet lambda) requiert du travail et des sacrifices. Avoir durablement du succès en demande encore plus. De quoi avoir peur en effet. "Le plus dur n'est pas de devenir riche, mais de le rester". Federer a sans aucun doute du suer sang et eau pour devenir numéro un mondial. Il a du suer beaucoup plus pour le rester 285 semaines durant. La concurrence, la pression du public et des médias à ses trousses, savoir que ses moindres faits et gestes sont analysés et font -souvent à tort- couler beaucoup d'encre, se savoir le modèle et exemple d'une génération au moins, sont autant d'éléments contre lesquels il n'aurait pas eu à lutter s'il était resté dans les méandres du classement ATP, parmi ceux dont on n'entend jamais parler. A cette liste, on pourrait ajouter la jalousie de certains, le fait de voir son mode de vie complètement ébranlé, et j'en passe..

Alors voilà, cette peur est ressentie par tous, à des degrés différents. Certains en ont conscience et baissent les bras, abandonnent à la première difficulté. D'autres la gèrent beaucoup mieux, sourient lorsqu'ils pensent aux quelques aspects négatifs qu'apportent le succès, et jubilent à l'idée des plaisirs et milliards de possibilité qu'offrent la réussite. Ils ne sont pas forcément plus positifs que les autres, pas forcément plus intelligents, ni plus brillants. Ils sont juste bosseurs et se laissent porter par leurs rêves, la pointe des pieds frôlant le sol, pour conserver, emportés par leurs émotions et passions démesurées, le réalisme nécessaire à leur survie.

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